TREK DE KALAW AU LAC INLE

La Birmanie dispose de bus sophistiqués et confortables desservant les grandes lignes, cependant leurs horaires sont complètement farfelues ! Nous sommes partis à 22h de Mandalay (jusqu’ici tout est normal), pour arriver en pleine nuit, à 3h30 à Kalaw…Encore endormis, nous sommes partis en quête de notre guest house. Pas de chance, toutes les chambres étaient occupées. Nous finirons donc la nuit sur le carrelage de la salle à manger…

La journée ne fut donc pas très productive. Nous nous sommes reposés et avons organisé notre trek jusqu’au lac Inle.

Nous sommes partis le lendemain matin pour 3 jours et 2 nuits. Nous étions un petit groupe de 6 accompagné d’un guide et de son « stagiaire ». Notre guide « Soso » était parfaitement anglophone ce qui nous a permis d’avoir de supers échanges.

Le premier jour nous avons marché 20km à travers des collines et des villages. Les paysages étaient magnifiques.

Nous sommes allés visiter une école primaire dans un village Danu, l’ethnie locale. On entendait de loin les enfants qui étaient en cours d'anglais et qui criaient en cœur « PEN, P-E-N ». Ca nous a beaucoup amusé.

Notre guide nous a expliqué que les Danu étaient une ethnie autonome de seulement 85 000 personnes. Ils laissent une grande place à l’éducation, bien qu’ils soient majoritairement paysans. Dans chaque village, il y a une école primaire. Afin de faire venir et de garder les instituteurs dans les écoles, chaque villageois participe financièrement aux salaires des instituteurs pour qu’ils soient attractifs et les dissuadent de partir à la ville. Ainsi, tous les Danu savent lire et écrire. Une petite ethnie inspirante qui est perçue comme modèle par les ethnies voisines.

Nous avons traversé beaucoup de champs de chili, qui coloraient la campagne en rouge. Les familles les font ensuite sécher pendant 3 semaines devant leur maison.

Notre guide était très pédagogue et a pris plaisir à nous partager ses histoires. Le Myanmar est une mosaïque d’ethnies, très complexe, avec pour chacune des histoires et des traditions différentes. Soso fait partie de l’ethnie des Pa O. Comme les Danu, ils ont obtenu leur autonomie en 2008 avec la nouvelle constitution. Jusqu’en 1996, ils étaient en conflit armé avec le gouvernement, cette zone était dont fermée aux treks.

Nous avons également rencontré plusieurs convois de buffles. Chaque famille a son bétail (2,3, 4…buffles) et confie ses animaux à un fermier qui les emmène paître la journée. Ils ne les mangent pas, au même titre que les bœufs, car ils sont leur outil de travail.

Le premier soir nous avons dormi dans un village, dans la maison d’une famille birmane. Ils nous ont préparé à manger : du riz, du poisson chat mariné, des haricots aux cacahuètes, des aubergines et des pommes de terres…avec en dessert des barres au sésame. Dans cette région on retrouve beaucoup de plats préparés avec des cacahuètes ou du sésame.

La nuit tombe vers 17h30. Dans le village, comme dans les villages voisins, il n’y a pas d’eau courante ni d’électricité. Nous n’avons donc pas veillé très tard !

Le lendemain nous nous sommes levés tôt pour un petit déjeuner de fruits, d’avocats, et de chapati avant de marcher 22km. Plus de champs de chili, mais des rizières. En pleine récolte (dans cette région, il y a une récolte par an, cela peut atteindre 2 fois par an dans les zones plus humides), nous avons rencontré des charrettes de bœufs qui transportaient le riz. Et même en pleine campagne, les birmans portent le maillot de Messi !

Les birmans sont fans de foot. Dans toutes les gargotes, ils diffusent des matchs, généralement du championnat anglais en raison du décalage horaire. Beaucoup portent des maillots de foot, et les mêmes clubs reviennent toujours: FC Barcelone, Chelsea, Arsenal, Manchester United... ainsi que PSG et Monaco pour les clubs français.

Pendant notre trek il a fait très chaud. Matthieu en a profité pour se rafraîchir dans une rivière : 1ère baignade du voyage !

Nous avons aussi testé le fameux bétél. Il existe plusieurs parfums: tabac, miel, noix de coco, cardamome. Sur une feuille de bétél, on enduit de la chaux, on agrémente ensuite de morceaux des saveurs choisis puis on roule le tout et on le place dans un coin de la bouche. Certains le gardent une demi heure puis le recrache (ça ne s’avale pas), d’autres peuvent le garder jusqu’à une demi journée ! Les plus accros peuvent en prendre 25 fois par jour. Nous avons bien évidemment goûté, trop curieux. Mais nous ne l’avons même pas gardé 5 minutes en bouche…

Nous sommes arrivés le soir dans un monastère où nous avons passé la nuit. Nous avons dormi sur le sol dans la grande salle et avons été réveillés par les jeunes moines qui se lèvent vers 5h30. Cette expérience atypique nous a beaucoup plu.

Le bouddhisme a une place prépondérante dans la société birmane. 90% de la population est bouddhiste et presque chaque village a son monastère. Les moines sont très respectés car c’est eux qui transmettent le savoir.

Chaque garçon doit passer au minimum 1 semaine au monastère au cours de sa vie. Libre à lui ensuite d’y rester ou non.

Le dernier jour nous avons marché 15 petits kilomètres pour rejoindre la rive ouest du lac. Nous avons déjeuné dans un village sur pilotis avant de traverser le lac en pirogue à moteur pour aller à Nyaung Shwe, un village au nord.

Ce trek a confirmé une fois de plus que les birmans font preuve d’une incroyable gentillesse. Ils sont bienveillants, curieux et toujours souriants. Nous leur décernons sans hésiter la palme de l’hospitalité jusqu’à présent !

Nous avons adoré ces 3 jours. Nous avons passé beaucoup de bons moments grâce à Soso notre super guide, notre chouette petit groupe, et toutes les rencontres au fil du trek.

Nous avons hâte de découvrir les autres belles surprises que réservent le lac.

Adèle & Matthieu