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PHNOM PENH


Nous voilà arrivés à Phnom Penh (prononcer « pnom pene »), la capitale du Cambodge qui concentre 1,5 millions d’habitants sur les 15 millions du pays.


La ville est en plein développement et se modernise : routes goudronnées, parcs, centres commerciaux, gratte-ciels…Il y a des constructions de toute part.


La ville prend peu à peu de la hauteur, même si plusieurs quartiers coloniaux persistent avec des bâtiments de 1 ou 2 étages. Elle fut d’ailleurs surnommée la « perle de l’Asie du Sud Est » à l’époque coloniale en raison de sa superbe architecture. L’influence française est encore perceptible à travers les cafés et les boulangeries, les nombreuses enseignes écrites en français, et certains cambodgiens maîtrisant la langue. Il y a également beaucoup d’expatriés.

Nous logions en plein centre dans une auberge de jeunesse. Ils nous arrivent de temps à autre de dormir dans des dortoirs car ils s’avèrent parfois plus économiques et nous y rencontrons aisément d’autres backpackers. Bien que les occasions fussent rares jusqu’à présent, nous sommes tout de même tombés sur un duo de champions du monde de ronflements. On s’y fait, mais nous nous sommes empressés d’acheter des boules quies le lendemain !


L’auberge était idéalement située pour découvrir la ville à pieds. Très vite, nous nous aperçevons que nous sommes de retour dans une grande métropole, avec ce qui l’accompagne : circulation dense, klaxons à tout va et tuk tuks qui nous accostent avec leurs phrases d’accroche « you want tuk tuk ? ». Cela rend la marche un peu éprouvante.

Nous marchons jusqu’au quartier « Lakeside ». Anciennement le quartier routard de Phnom Penh, il était bordé par un lac. Le lac fut asséché il y a quelques années pour répondre à la pression immobilière. A sa place, on y trouve aujourd’hui une immense mosquée et des buildings en construction. Le quartier est désormais déserté par les touristes et est devenu un terrain de jeu pour les graffeurs. C’est un chouette endroit pour les amoureux de street art.

Le lendemain nous sommes allés visiter la prison S-21. Autrefois un lycée, l’établissement a été transformé par les khmers rouges en une prison, la plus terrifiante du pays.


Les khmers rouges ont pris le pouvoir au Cambodge le 17 avril 1975 et dirigèrent le pays jusqu’en 1979. Leur régime totalitaire, fondé sur une idéologie communiste extrémiste, causa la mort de 2 millions de cambodgiens, soit ¼ de la population de l’époque. Ce génocide ne fut reconnu par l’ONU et la communauté internationale seulement des années après. Les khmers rouges quant à eux, ont été amnistiés ou jugés à partir de 2007. Après des années de guerre (guerre civile, régime des khmers rouges, guerre Cambodge-Vietnam), le pays se reconstruit peu à peu.


Nous vous invitons à vous replonger dans l’histoire de ce petit pays pour plus de détails. Cela vous éclairera sur la funeste période des khmers rouges, dont le Cambodge panse encore aujourd’hui ses plaies.


Nous avons visité la prison S-21 avec un audioguide, dicté en français par un jeune cambodgien. Ses explications et ses témoignages étaient poignants.


La prison fut tenue secrète sous le régime de Pol Pot. Entre 12 000 et 20 000 personnes ont été envoyées à S-21 et seulement 7 ont survécu. A la tête de cet instrument génocidaire, un ancien professeur de mathématiques connu sous le nom de Duch. Son procès s’est tenu en 2007, il a été condamné à la perpétuité.


Au cours de la visite, nous déambulons dans le lycée et les salles de classe, qui furent transformées en salles de torture et en cellules. Certains bâtiments sont restés presque intacts, ce qui rend la visite parfois très dure.

Des photos des visages des prisonniers, prises par leurs bourreaux, sont également exposées à l’infini.


La plupart était coupable d’appartenir à une élite intellectuelle. Des professeurs, des médecins, des avocats, des artistes… furent emprisonnés, ainsi que tout individu portant des lunettes ou ayant des cheveux longs. Des cadres khmers rouges furent également envoyés ici.


Après leur interrogatoire sous la torture, les prisonniers étaient envoyés aux « killing fields » au sud de la ville, pour être exécutés.


S-21 est aujourd’hui un musée et un mémorial sur le génocide khmer. Sa visite dévoile les atrocités commises par les khmers rouges et invite au recueillement, avec beaucoup d’émotion.


S’y rendre est un devoir de mémoire envers le peuple cambodgien qui se relève de ce traumatisme.


Nous avons ensuite passé l’après-midi au marché russe. Il est surnommé ainsi car il était autrefois très fréquenté par les russes. Le marché, un des plus anciens et des plus populaires de la ville, est très authentique.

Le soir nous nous sommes promenés le long du fleuve Tonlé Sap sur le quai Sisowath. Phnom Penh est la jonction entre 4 bras qui forment un X : le Mékong, le Tonlé Sap et leurs défluents.

Le quai est bien aménagé et très animé. Les cambodgiens viennent ici faire du sport, pique-niquer, se promener…

Le 3ème jour nous irons visiter le palais royal, résidence du roi Sihamoni, et la pagode d’Argent adjacente. Plusieurs bâtiments sont en travaux et l’accès au palais est limité. Toutefois la cour est jolie et offre un peu de calme, si on fait abstraction des groupes de visites organisées de touristes asiatiques. Cet ensemble nous a rappelé le palais de Bangkok.

Le jardin est très agréable et offre plusieurs essences d'arbres exotiques. Nous avons découvert le figuier des pagodes (ou arbre de la bodhi), un arbre sacré de l’hindouisme et du bouddhisme. C'est sous cet arbre que le bouddha aurait atteint l'illumination. Ses curieuses fleurs sont désormais des portes bonheur.

Cap vers le sud le lendemain matin, vers Kampot, réputée pour son poivre !


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Avant de quitter le Cambodge et rejoindre le Vietnam, nous sommes retournés à Phnom Penh.


En effet les bus pour Ho Chi Minh, notre première étape, partent de la capitale. Pendant un jour et demi, nous nous sommes de nouveau baladés dans Phnom Penh, ville que nous apprécions tous les deux.


Pendant ce deuxième séjour nous sommes retournés plusieurs fois au marché central Phsar Thmey. Construit en 1937, il a une forme étonnante et est, encore aujourd'hui, le poumon de la ville. Comme la plupart des marchés asiatiques, on y trouve de tout: bijoux, vaisselle, textile, électronique, fruits et légumes, stands de street food, et même des voyantes. Le marché est un régal pour les yeux et pour le ventre !

Nous sommes ensuite allés à la poste, magnifique bâtiment de l’époque coloniale.

Le dernier soir nous irons faire un tour au stade olympique. Plus grande enceinte du pays (50 000 places), il fut construit en 1962 pour les jeux d'Asie du Sud Est qui seront finalement annulés. Il est au centre de la ville et voué à disparaître en raison de la pression immobilière. Néanmoins, beaucoup de cambodgiens viennent ici faire leur sport: course à pieds, natation, taekwondo, football, fitness... Plusieurs groupes se déhanchent sur de la musique électronique bon marché, Adèle s’est même joint à eux !

Nous partirons le lendemain en bus, direct jusqu’à Ho Chi Minh.


Nous avons passé trois semaines passionnantes au Cambodge à nous replonger dans son histoire, glorieuse au temps de l’empire khmer, douloureuse sous la domination des Khmers rouges. Les cambodgiens sont très attachants et nous garderons un beau souvenir de ce pays aux paysages authentiques. Adèle & Matthieu


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