Il existe de multiples possibilités de trekking dans la légendaire chaîne de l’Himalaya.
Nous avons opté pour le trek du sanctuaire des Annapurnas qui atteint une altitude de 4 130m et qui est estimé à environ 10 jours. Ce trek ne présente pas de grande difficulté technique, à l’inverse du circuit des Annapurnas qui nécessite un passage à 5 400m.
Le trek du sanctuaire, ou trek du camp de base de l’Annapurna (surnommé par les initiés « abc ») est moins ambitieux mais tout aussi remarquable. Nous ne voulions pas tenter le passage à 5 400m et prendre le risque de rebrousser chemin car Adèle est sujette au mal des montagnes (nous vous expliquerons dans un autre post).
Le massif des Annapurnas es t un des plus populaires du Népal. Il a été rendu célèbre par le français Maurice Herzog. Avec son équipe, l’alpiniste a gravi le 1er sommet de 8 000 m au monde en 1950 : l’Annapurna I (8 091m). Nous vous invitons d’ailleurs à lire son livre qui relate cette expédition (Annapurna, 1er 8000), que nous avons dévoré.
Quelques chiffres sur notre trek
Durée : 7 jours
Nombre de kilomètres parcourus : 140 km
Altitude maximale : 4 130 m
Dénivelé cumulé : environ 7 200 m
Nombre de marches : ce trek présente beaucoup, beaucoup de marches…on ne les a pas comptées, mais sans exagérer, il doit y en avoir au moins 20 000 !

Les 2 premiers jours nous avons traversé des vallées de rizières, des villages pittoresques et des forêts tropicales pour nous rapprocher des sommets enneigés.



Nous avons poursuivi l’ascension au milieu de paysages désertiques jusqu’à 3 700m où nous avons passé la nuit au camp de base du Machapuchare. Aussi appelé « Fishtail » (queue de poisson) en raison de sa forme, la vue sur cette montagne dans les nuages était époustouflante.


Nous nous sommes levés le lendemain à 5h pour atteindre le camp de base de l’Annapurna à 4 130 m au lever du soleil. Nous avons pu voir les premiers rayons se poser sur les sommets…un spectacle magnifique malgré le froid glacial (environ -8°C, mais ressenti -20 selon Adèle !). Nous étions au cœur des géants himalayens et au bout de notre trek.



Nous sommes ensuite redescendus par le même itinéraire en bifurquant via 2 autres jours de marche dans une autre vallée pour aller à Poon Hill (cf. carte du dessus). Nous nous sommes de nouveau lever tôt le matin pour admirer un autre massif de plus de 8 000 m, le Dhaulagiri (8 167 m).

D’ici nous pouvions contempler 2 des plus hauts sommets du monde. Il faut savoir que sur les 14 sommets du monde de plus de 8 000 m, 9 sont situés au Népal.
Environ ¾ des trekkeurs font le choix d’être accompagnés par un guide et/ou des porteurs. Nous avons préféré partir seul pour des raisons économiques et car ce trek s’y prêtait bien. Il est assez fréquenté, donc bien balisé et ponctué de lodges.

La nourriture et le matériel des lodges sont acheminés par porteurs. Ils portent leurs charges à l’aide de lanières maintenues par le front, qui pèsent plusieurs dizaines de kilos (difficile de jauger à l’œil, mais certains semblaient porter jusqu’à 30, 40 kilos !).

Nous nous levions tôt pour profiter des premières lueurs et partions vers 6h30 après un petit-déjeuner (pancake pour Matthieu, porridge pour Adèle) pour 5-6h de marche. Nous préférions marcher tôt le matin car le ciel et les montagnes étaient totalement dégagés, à l’inverse de l’après-midi. Nous passions l’après-midi à lire, à jouer aux cartes, nous reposer au soleil et dinions avec les autres trekkeurs sur de grandes tablées généralement vers 18h des plats de pâtes, des soupes ou des dal bhat, le plat national népalais composé de riz à volonté, curry de pommes de terre et soupe de lentilles.
La nuit tombe vers 17h, nous vivions au rythme du soleil.
Les températures en altitude sont très fraîches (de 5°C à -8°C au plus haut) et les lodges, sommaires, n’étaient pas équipées d’eau chaude au-delà de 2 500m. Il est alors TRES dur de se doucher à l’eau froide. On vous avoue que nous ne nous sommes pas douchés pendant 3 jours…
Aussi, nous avions emporté des pilules Micropur pour purifier l’eau, car il n’y a pas d’eau courante en altitude.
Ce trek nous a enchantés, les paysages étaient époustouflants et nous avons adoré marché au cœur de ces montagnes. Le confort ne nous a pas manqué, bien que nous ayons savouré la douche chaude et une bonne bière en rentrant dans la vallée !

Nous avons mis moins de temps que prévu, 7 jours au lieu de 10 (trop forts !) et cette expérience nous a tellement plu que nous prévoyons de repartir en trek dans un autre massif vers l’est, du côté de Katmandou.

Adèle & Matthieu