Nous quittons la capitale pour le sud du pays en minibus. Après 4 heures de route, nous arrivons à Kampot.
A peine installés dans notre guesthouse, nous partons directement en scooter à La Plantation.
La Plantation est un site d’agro tourisme fondé par un couple franco belge, à plusieurs dimensions.
Dans un premier temps agricole, car il s’agit d’une exploitation de 20 hectares de poivre. Sociale, car ils emploient plus de 100 personnes (+150 pendant la récolte) et financent l’école primaire du village avec 90 enfants. Et enfin touristique, car des visites guidées gratuites sont proposées.
Nous suivrons les explications d’une cambodgienne francophone avec un groupe de français.
Nous avons appris que le poivre poussait en grappe sur des lianes atteignant 4 mètres de hauteur. Les différents poivres sont issus du même pied, mais récoltés à différents moments de l’année et suivant divers procédés.
Le poivre rouge est cueilli en janvier. Il s’agit des grains les plus hauts de la grappe qui atteignent maturité. Le noir et le blanc sont récoltés en mars-avril. Le blanc est issu des grains rouges, dont on enlève la peau. Le noir provient du poivre vert. Tous sont ensuite séchés au soleil.
Le poivre vert quant à lui se mange frais.
Nous avons pu les goûter et apprécier leurs arômes subtils : citron, fruits rouges, pruneaux…Nous avons véritablement redécouvert le goût du poivre lors de cette visite très instructive.
Le domaine de La Plantation a également quelques arbres fruitiers. Nous avons découvert comment poussaient les fruits de la passion, les fruits du dragon (un fruit rose un peu extra-terrestre que l’on voit partout en Asie) et les ananas.
Après ce cours de botanique, nous avons savouré des saucisses au poivre vert avec du riz frit aux légumes. Un plat sans prétention mais le poivre était tellement parfumé que ce fut délicieux.
Le cadre de l’exploitation est également agréable, avec des maisons khmères traditionnelles et un lac en contre bas.
Nous sommes repartis par un sentier de terre un peu cabossé mais Matthieu est devenu un as du scooter !
Sur la route, nous avons traversé les marais salants de Kampot. Après le poivre, le sel ! Il ne manque que l’huile et le vinaigre pour faire une vinaigrette…
Le soir et le lendemain, nous nous sommes baladés dans Kampot. Le quartier français au cœur de la ville arbore encore des maisons de l’époque coloniale. Les rues sont charmantes avec les arbres fleuris. Elles donnent à la ville une atmosphère provinciale.
Le deuxième jour nous sommes partis en excursion au mont Bokor. A 1000 mètres d’altitude, il surplombe le golfe de Thaïlande. En chemin, nous verrons une statue d’une divinité bouddhique et l’ancienne maison de Sihanouk, ancien roi et figure emblématique du XXème siècle au Cambodge.
Le sommet du mont Bokor était une station de villégiature pour les français au temps du protectorat. Il reste des vestiges de cette époque : casinos, église…Toutefois nous avons été sidérés en découvrant un immense projet immobilier en cours. Il est projeté de construire des centaines de villas de luxe, des hôtels et des casinos sur la forêt actuelle. Nous sommes perplexes devant ce projet complètement délirant, dont les travaux ont débuté et dénaturent déjà l’environnement.
Le mont offre toutefois un panorama sur la mer et l’île vietnamienne Phu Quoc.
Nous irons également voir une cascade, assez impressionnante malgré le manque d’eau du à la saison sèche.
Nous avons aimé l’ambiance indolente de Kampot, à se balader et profiter des douces soirées sur les terrasses des bateaux amarrés le long du quartier français.
Nous poursuivons notre route le long de la côte, en direction de Kep.
Adèle & Matthieu